Il me semble que tout le monde est d’accord pour dire que la compétence ou plutôt le savoir-être qu’il faut avoir aujourd’hui est la capacité d’adaptation. Il faut savoir s’adapter à la culture et au pays dans lequel on habite, au marché du travail, aux changements de l’entreprise, aux différents secteurs d’activités, aux changements numériques etc… Notamment en France, dans un pays de traditions, où les tentatives pour changer les choses rencontrent souvent une forte réticence : le savoir-être « adaptabilité » devient très demandé.
Le changement doit passer par un cheminement intérieur
Le Change Management nous enseigne que nous ne pouvons pas imposer aux gens le changement. Les gens auront forcément des réticences car ils ont peur de l’inconnu et ça c’est humain. Il faut plutôt les accompagner (et cela grâce la formation et les différents stratégies de sensibilisation) pour qu’ils puissent voir les bénéfices personnelles réels d’un changement prévu ou au moins mieux accepter ces changements.
Aldous Huxley nous apprend que « Le seul endroit de la planète que nous pouvons changer et améliorer est sûrement nous-même » (There’s only one corner of the universe you can be certain of improving, and that’s your own self). Donc, le changement doit passer par un cheminement intérieur et on ne peut ni le contourner ni forcer…
Adapter notre comportement en restant authentique en trois étapes
Pourtant, personne ne nous explique comment faire. Comment savoir jusqu’où il faut aller dans l’adaptation ? Et surtout, comment s’adapter à tous ces changements sans perdre notre propre identité ? Comment garder le fil rouge pour ne pas nous perdre dans le processus d’adaptation ? Est-ce que cela relève de notre propre personnalité et intelligence ? Ou est-ce une compétence qu’il faut travailler comme une autre ?
Andrew Molinsky a écrit un livre pour expliquer comment adapter notre comportement à travers les différentes cultures sans perdre notre propre identité dans ce processus (Global Dexterity: How to Adapt Your Behavior Across Cultures Without Losing Yourself in the Process). Et oui, il confirme combien c’est important d’acquérir cette capacité… et cela en trois étapes :
1/ Apprendre son rôle, son script
Le premier pas est de se renseigner, d’apprendre ce qui est attendu de nous pour ce nouveau rôle. Quelles sont les attentes concernant ce nouveau poste ? Quelles sont les règles du jeu dans cette nouvelle équipe ? Comment faut-il se comporter avec les gens dans ce nouveau pays ? Quelles sont les attentes particulières des clients dans ce nouveau secteur d’activité ?
2/ Connaître les règles et se les approprier
Comprendre comment ces règles et ces exigences sont en cohérence ou incohérence avec notre propre zone de confort dans une situation particulière. C’est le moment où nous assimilons les exigences extérieures à notre propre système de valeurs ainsi qu’à nos propres schémas cognitifs et émotionnels. Comment cette façon de donner un feedback rime avec mon approche naturelle ? Est-ce que je trouve cette ambiance de travail trop intimiste pour mon goût ? Est-ce que je suis d’accord avec la nouvelle orientation stratégique prise par mon entreprise et surtout est-ce que je me vois dedans ?
3/Apprendre à faire des ajustements fins
Dans la réalité il y a souvent une marge de manoeuvre qui nous permet de faire notre customisation et un ajustement de notre comportement. C’est là que nous pouvons agir pour préserver nos exigences authentiques tout en répondant aux exigences du contexte. Par exemple, si je comprends bien Monsieur Molinsky, il faut que je respecte les habitudes de mes amis français de planifier une rencontre 1 mois en avance mais cela ne m’empêche pas de proposer spontanément à ma façon serbe un café ad hoc le jour même. En tout cas, ça ne me coûte rien d’essayer… 😉
Même si elles sont destinées à développer la capacité d’adaptation aux environnements culturels, elles sont à mon avis très applicables dans tous les autres environnements et toutes les situations nouvelles qui demandent une capacité d’adaptation. Le bon sens est là :
1/ D’abord, je récupère les informations la tête froide et humblement – comme chaque bon élève,
2/ Ensuite je les trie, je les analyse en fonction de ce que je sais déjà et j’assimile ce qui est nouveau,
3/ Enfin, je fais ma propre synthèse et je sors avec ma propre solution.
Facile, n’est ce pas ? Il ne nous reste qu’à appliquer ce bon sens dans la vie de tous les jours…
Voici le lien vers le livre :